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Niger : des milliers de manifestants devant l’ambassade de France à Niamey

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Rassemblement de soutien aux militaires putschistes ayant renversé le président élu Mohamed Bazoum au Niger. AFP

Des milliers de personnes ont manifesté devant l’ambassade de France dimanche 30 juillet à Niamey, avant d’être dispersées par des grenades lacrymogènes, a constaté un journaliste de l’AFP, lors d’un rassemblement de soutien aux militaires putschistes ayant renversé le président élu Mohamed Bazoum au Niger.

Avant les tirs de grenades lacrymogènes, quelques soldats s’étaient interposés devant l’ambassade pour calmer les manifestants.

Certains ont insisté pour entrer dans le bâtiment, d’autres ont arraché la plaque affichant « Ambassade de France au Niger », avant de la piétiner sur le goudron et de la remplacer par des drapeaux russes et nigériens.

L’un des soldats, debout dans un pick-up, a salué la foule qui scandait « Russie, Russie, Russie ! », « vive l’armée nigérienne ! » et « Tiani, Tiani, Tiani ! », le nom du président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, la junte), Abdourahamane Tiani. Les manifestations avaient pourtant été interdites par la junte.

La France, allié du Niger pour la lutte anti-jihadiste et le développement, et qui y compte 1500 soldats, a annoncé samedi suspendre ses aides.

Quelques personnes se sont dirigées vers l’ambassade des États-Unis, dont le secrétaire d’État a assuré le président renversé du « soutien indéfectible » de Washington.

La manifestation avait débuté par une marche en direction de l’Assemblée nationale, la foule brandissant des drapeaux russes et nigériens.

Le mouvement civil M62, qui avait déjà protesté contre l’opération Barkhane de l’armée française au Sahel et au Sahara, a lancé l’appel à manifester.

Deux marches pro-putschistes ont eu lieu à Niamey et à Dosso (à une centaine de kilomètres au sud-est la capitale) jeudi, la première ponctuée d’incidents, avant que la junte n’appelle « la population au calme » et interdise les manifestations.

Pour en savoir plus : Au Niger, la junte militaire met en garde la Cédéao contre toute intervention militaire

Après une réunion au Nigeria, les chefs d’État de la Cédéao ont lancé un ultimatum aux putschistes et ont décidé de sanctions financières.

Le chef de l’État tchadien Mahamat Idriss Déby est arrivé ce dimanche 30 juillet à Niamey pour une médiation après avoir rencontré le président nigérian Bola Tinubu, également président en exercice de la Cédéao. Le président tchadien, dont le pays est voisin du Niger, mais n’est pas membre de l’organisation ouest-africaine, « n’a pas un mandat spécial acté de la Cédéao », a précisé le porte-parole du gouvernement tchadien.

Un peu plus tôt, l’organisation ouest-africaine s’était rassemblée à huis clos à Abuja pour décider des mesures à prendre, quatre jours après le coup d’État contre le président Mohamed Bazoum.

À l’issue de cette réunion, les chefs d’État ont annoncé un ultimatum d’une semaine pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger, a rapporté RFI.

Ils n’excluent pas le « recours à la force » si nécessaire. En attendant, des sanctions ont été décidées avec effet immédiat : fermeture des frontières puis des vols en direction du Niger, plus de transactions commerciales avec le Niger, plus de transactions énergétiques avec le Niger, gel des avoirs bancaires.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV